Une important saisie d’animaux s’est déroulée ce mercredi 20 décembre à Villeroux, Chastres, dans le Brabant wallon.

Près de 300 animaux maltraités et négligés ont été retirés des griffes d’une multirécidiviste chez laquelle une saisie de 200 chiens, des moutons et des poneys avait déjà eu lieu en 2011, 2013 et 2018.

Et la situation se répète encore une fois en cette fin d’année

Des refuges de tout le pays se sont mobilisés suite à la décision de saisie de l’Unité du bien-être animal de la Région wallonne (UBEAW), alertés, semble-t-il, par une vidéo de plusieurs ânes attaqués par un groupe de chiens sur la voie publique, filmés par des voisins et envoyée à plusieurs associations. Suite à cela, les autorités ont décidé d’intervenir.

Notre Refuge du Marais s’est mobilisé aux côtés d’Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, EquiChance, Equi Rêve, Help Animals, Au Bonheur Animal, ainsi que l’association Animal Disaster Team.

Au total, une centaine d’équidés, une centaine de chiens, des chats, des chèvres et animaux de basse-cour ont été pris en charge par les associations. Près de 300 animaux au total : du jamais-vu.

Après une longue journée de sauvetage sur place, notre Refuge du Marais a pris sous son aile onze animaux : une ânesse probablement gestante, sept poneys shetlands et une jeune mule, ainsi que deux chevaux étalons. Ils sont actuellement au chaud et au propre dans notre écurie de quarantaine : les neuf « petits » sont répartis en trois groupes de trois et les étalons sont chacun dans un box séparé. Tout ce petit monde a été vermifugé prioritairement et leur état de santé est surveillé de près. Ils sont très peureux car ils n’ont jamais été manipulés par l’humain.

Gaëtan Van Goidsenhoven, notre Président, réagit : « La situation démontre combien il est urgent et nécessaire de développer des outils qui permettent de lutter contre la récidive en termes de maltraitance animale et contre la trop large impunité dont bénéficient les personnes maltraitantes. Les refuges n’ont pas vocation à faire face à des catastrophes prévisibles et souvent évitables. Toutes ces souvenances ne sont pas des fatalités ».

Malgré plusieurs renvois devant le tribunal correctionnel depuis plus de 10 ans, comment expliquer que la propriétaire puisse continuer à détenir des animaux et à les maltraiter ? Pourquoi cette personne ne s’est toujours pas vue interdite de détention ?

Rappelons qu’indépendamment de la maltraitance spécifique sur l’ensemble des animaux, cette propriétaire s’est déjà vue par le passé reprocher la pratique illégale de la médecine vétérinaire, l’activité de refuge sans agrément, l’activité d’élevage sans répondre à aucune condition imposée par la loi (et cela en dépit du bien-être des animaux) et la tenue d’une pension sans aucune autorisation. Pour ces faits, elle a comparu à plusieurs reprises devant les tribunaux sans que ceux-ci ne lui interdisent toute détention d’animaux. Elle remet donc chaque fois sur pied son sinistre élevage et à chaque action de terrain et saisie, les autorités appellent les refuges à l’aide pour sauver ces animaux. A eux, à nous, de faire de la place, lancer des SOS et des appels aux dons, tenter de se faire entendre et continuer malgré tout cela à voir les tribunaux prendre les mêmes décisions stériles.

L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code wallon du Bien-être animal : et après ?

En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer que les animaux seront confiés aux sanctuaires qui les ont pris en charge.

Ensuite, soit le parquet poursuit en justice et arrive à convaincre un tribunal de retirer le permis de détention d’animaux à la maltraitante, soit le dossier reste à l’administration et c’est au fonctionnaire sanctionnateur d’appliquer la même mesure.

Notre association souhaite qu’une fois pour toutes, ces faits cessent et que le permis de détention de cette dame lui soit retiré définitivement.